Jusqu’à la fin du 19ème siècle, les habitations sucrières traditionnelles distillent leur rhum à partir de la mélasse issue de la fabrication du sucre, la distillerie n’étant qu’une annexe. A la suite de l’adoption progressive de la machine à vapeur, qui fait tourner les moulins de broyage et rouler les petits trains transportant la canne, la production de sucre se concentre dans de grandes usines situées dans les plaines. Certaines habitations isolées, inaccessibles par la voie ferrée, ne peuvent livrer leur canne aux sucreries industrielles. Ne pouvant plus fabriquer le sucre de manière compétitive, elles se consacrent alors exclusivement à la distillation du rhum agricole, améliorée par l’adoption de la colonne à plateaux importée d’Europe qui remplace les anciens alambics. A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, deux cents distilleries agricoles produisent ainsi ce rhum « habitant », généralement vendu à la population du «quartier » alentour.
La fermeture, après 1960, de la plupart des sucreries met pratiquement fin à la production de rhum industriel, assurant la suprématie du rhum agricole et entraînant un fort mouvement de concentration des distilleries. Parmi les neuf distilleries encore « fumantes » en Martinique, la distillerie J.M est restée une distillerie artisanale.
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